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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen.
AFP - JOHN THYS
Mardi 25 juin, Bruxelles recevait en son sein le gratin des campagnes vaccinales mondiales, l'Alliance GAVI. L'occasion pour Ursula von der Leyen de prouver son soutien en promettant une contribution de 360 millions d'euros pour la période 2026-2030, cependant que Robert F. Kennedy préférait jouer la sécurité pour les États-Unis.
Créée en 2000, l'Alliance GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization) est une organisation internationale qui vise à distribuer les vaccins dans le monde entier pour protéger les populations à risque. Elle a notamment joué un rôle important dans la distribution des vaccins DTP, et des vaccins Covid-19, entre autres. Jusqu'en juin 2024, elle a été financée à hauteur d'1,8 milliard de dollars par la fondation Gates, qui en est un membre fondateur, mais aussi par les États-Unis (5,2 milliards), le Royaume-Uni (2,6 milliards) ou encore l'Union Européenne (1,4 milliard), qui figurent parmi les donateurs les plus importants.
Comme le rapporte EuroNews, l'alliance GAVI se rassemblait mardi pour mobiliser de nouveau financements afin de remplir son prochain objectif quinquennal : "vacciner 500 millions d'enfants supplémentaires d'ici 2030 et poursuivre la lutte contre les épidémies évitables dans les régions les plus vulnérables du monde".
Ni une ni deux, la présidente de la Commission européenne renouvelait son soutien en annonçant un chèque de 360 millions d'euros, invoquant pour justifier ce geste les résultats de l'alliance : "Depuis sa création, GAVI a immunisé plus d'un milliard d'enfants et contribué à éviter plus de 18 millions de décès", a-t-elle souligné. Et de poursuivre sur une autre note : "Chaque dollar investi dans les vaccins génère un retour de 54 dollars [...] les vaccins ne font pas que sauver des vies, ils participent aussi à la prospérité des nations." C'est sûr que vu comme ça, il vaut mieux investir et distribuer. Quelle bonne action !
Et quel contraste, surtout, avec le positionnement américain défendu par Robert F. Kennedy : en somme, si la GAVI a su honorer son ambition de départ pendant des années, elle ne se concentre aujourd'hui plus tant sur la santé publique que sur les relations publiques et politiques. Selon lui, notamment pour ce qui est des vaccins DTP ou Covid-19, l'alliance ne prend pas en compte les études récentes qui ne vont pas dans son sens, continuant de distribuer des vaccins à tour de bras sans considérer les risques qui leur sont inhérents :
"GAVI devrait prendre en compte les meilleures données scientifiques disponibles, même lorsque celles-ci contredisent les paradigmes établis. Elle devrait définir le succès non seulement en termes de nombre de vaccins distribués, mais aussi en fonction de leur impact global rigoureusement mesuré. Je demande à GAVI de regagner la confiance du public et de justifier les huit milliards de dollars que les États-Unis lui ont versés depuis 2001. Tant que cela ne sera pas fait, les États-Unis ne contribueront pas davantage. Le statu quo est terminé."
Pour l'instant GAVI est donc privée de son soutien le plus important, bien que d'autres se serrent les coudes.